Note d'intention chorégraphique

Après l’expérience de l’écriture d’un solo, mon envie artistique se porte sur la notion de partage et du besoin de l’autre. Pourquoi l’autre nous est-il une nécessaire et quelle place lui donne-t-on? Je m’intéresse à son importance, est-ce sa présence, son énergie? Et que m’apporte-t-il? Plus de confiance, plus d’assurance, plus de puissance, plus d’existence...?

Comment deux entités, différentes a priori, peuvent-elles échanger, se confondre ou se repousser?
La réflexion traitera de la revendication de la singularité, l’individualité propre, la subjectivité et de l’incommunicabilité. Comment le moi ne peut être la mesure de l’autre et l’autre la mesure du moi? Comment être certain de se comprendre? Sommes-nous irrémédiablement seuls?
Si l’autre était un autre moi...Sociologiquement, l’être humain calque son individualité sur celle d’autrui (famille, habitudes, conformismes...), se met parfois à la place de l’autre par empathie, partage des sensations et des émotions voire même fusionne pour ne faire qu’un. Au delà des différences humaines (époques, cultures, conditions sociales, sexes...) comment l’homme se définit-il une essence?

L’enjeu de la pièce tournera autour du « deux », de ses expressions, ses significations et ses ambivalences.
Le yin-yang est un appui dans ma démarche ; «yang-fou» le versant positif, et «yin fou» le versant négatif de la vallée selon la philosophie chinoise, a pour principe de trouver l’équilibre dans une chose, toujours un peu imprégnée d’une autre.
Je veux jouer avec ces aspects : unir les différences et opposer les ressemblances.

Le «deux» sera abordé avec ses antagonismes et ses complémentarités comme blanc et noir, matière et esprit, masculin et féminin...afin de mettre en avant la complexité du chiffre en travaillant ses valeurs. S’il peut être division ou opposition dans certains cas, il peut être aussi multiplication ou union.
Je cherche à définir une matière, une couleur, une texture, une consistance aux fils qui tissent une relation.
Que pouvons-nous prendre de l’autre et que lui donne-t-on?